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Préparer son ado au bal des finissants
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Préparer son ado au bal des finissants

Par Kathleen Michaud
​Photo: Shutterstock

Cette soirée doit être mémorable. Or, elle laisse parfois des souvenirs qui n’ont rien d’enchanteur. Comment préparer notre jeune aux tentations et aux excès quasi inévitables du bal?

Chaque année, la majorité des finissants du secondaire préparent fébrilement leur bal, qui est souligné à grands coups de dépenses: vêtements, bijoux, coiffure, maquillage, limousine, photos, etc. Aucun effort n’est négligé pour célébrer avec panache cette étape transitoire qui clôt un cycle de vie et en annonce un autre.

Premier bilan
C’est le moment parfait pour engager la conversation avec notre ado et examiner avec lui ses années du secondaire. «On lui demande ce qu’il retient de ces cinq années», explique le Dr Étienne Dubreuil, psychologue spécialisé en intervention auprès des enfants et des ados. Qu’a-t-il le plus aimé? Le moins? Qu’est-ce qui a été moins bien ou très bien? Quels seront ses prochains défis? «Si son seul moment de gloire dépend du bal des finissants, l’ado passe à côté de quelque chose d’important: la fierté de son accomplissement.»

Il est donc essentiel de faire un retour sur cette période au cours de laquelle il est devenu un jeune adulte, alors qu’il a fait plein de découvertes sur lui-même et sur son entourage, qu’il a acquis des connaissances et se prépare à entrer au cégep, un autre pas vers le marché du travail.

Notre ado doit fêter sa persévérance et ses multiples efforts. Mais pour qu’il apprécie sa soirée et en garde un heureux souvenir, il doit être prévenu de l’aspect «orgiaque» de ce gros party. Ce n’est malheureusement pas un mythe, et nombreux en subissent les conséquences!

Excès et débordements
Alcool, drogue, sexe et rock’n’roll. Inutile de l’ignorer: c’est ce que les jeunes trouveront au menu de cette soirée. À eux de faire des choix éclairés! D’où l’importance d’avoir une bonne discussion avec notre ado pour qu’il soit avisé et se fasse une opinion avant le bal.

«Il faut aborder ce sujet avec notre jeune», affirme le Dr Dubreuil, qui conseille¸de poser des questions directes. «S’il y a de la drogue, penses-tu en consommer? Sais-tu s’il y aura des concours de «calage» d’alcool? As-tu déjà essayé? Comptes-tu essayer à ton bal?» On ouvre la discussion calmement, sans dramatiser, en l’informant des conséquences possibles. Car, chaque année, des jeunes sont hospitalisés à la suite d’un concours de «calage» d’alcool. On lui demande s’il croit que c’est un bon souvenir à conserver d’une telle fête.

Dans le même ordre idée, on discute des relations sexuelles. Si notre ado pense en avoir, a-t-il prévu des condoms? Certains jeunes encore vierges sentiront la pression de leurs amis, qui pourraient les pousser à avoir leur première relation sexuelle. On questionne directement: «D’après toi, est-ce le meilleur moment pour vivre cette expérience?». On l’aide ainsi à identifier ses balises pour qu’il puisse mieux résister à la pression et agir à sa guise, librement, indique le Dr Dubreuil. L’idéal est d’entamer ces discussions quelques semaines avant le bal afin que le jeune prenne le temps de se faire une opinion et de poser des gestes réfléchis.

Parent un jour…
Même s’ils sont grands, nos enfants ne sont pas encore adultes, et on doit assurer leur sécurité. Par exemple: où et avec qui sera notre ado avant et après le bal? A-t-il prévu un moyen de transport? A-t-il de l’argent pour prendre un taxi?

Et l’on se montre intransigeant: pas question de conduire s’il a consommé de l’alcool ni de monter avec quelqu’un qui a bu. Il est invité à dormir chez un ami? D’accord, mais où? Y a-t-il un lac, une piscine? Y aura-t-il des adultes sur place? Car un bain de minuit lorsque l’on est intoxiqué est un danger potentiel.

On téléphone aux parents chez qui il ira pour s’assurer qu’ils seront présents. S’il n’y a personne pour assurer la sécurité, on refuse. «On donne certaines libertés à nos enfants, mais de manière responsable. Et concernant leur sécurité, il n’y a pas de négociation possible», affirme le Dr Dubreuil.

La modération
On prend le temps d’expliquer à notre jeune que les excès tuent le plaisir. S’il boit à s’en rendre malade, il ne gardera pas un bon souvenir de sa soirée, et ce serait dommage. Même chose s’il se donne en spectacle et en reste honteux pendant des années.

«Bien sûr, il ne s’agit pas d’interdire quoi que ce soit à notre ado, car il risque alors de tomber dans les excès pour défier l’autorité parentale», précise le psychologue. Il n’est pas encore adulte et n’a pas la maturité nécessaire pour adopter des comportements d’adulte. Le parent doit donc le guider afin qu’il agisse de façon raisonnée et raisonnable. Grâce à une communication préventive, le jeune arrivera à cette soirée marquante en étant bien préparé pour faire face aux excès et tentations, parfois bien invitants.

Plan de réussite pour la soirée
Afin de responsabiliser notre ado, on peut lui demander de créer un plan de réussite de sa soirée. S’il le rédige lui-même, il acceptera plus facilement de le suivre. Bien entendu, on y ajoute nos propres balises, qu’il n’a peut-être pas prévues dans son plan:
 

  • désigner à l’avance un chauffeur pour la soirée (des parents, si possible) ou réserver avec ses copains une limo pour l’aller et le retour;
  • refuser d’essayer de nouvelles choses (drogue, cigarette, etc.);
  • ne pas forcer une personne à consommer ou à commettre un geste répréhensible;
  • demeurer poli et respectueux avec tout le monde en tout temps;
  • ne pas se laisser influencer négativement;
  • repartir avec la même personne qui l’accompagnait à l’arrivée;
  • garder avec lui un cellulaire et contacter un parent en cas de problème. Si l’enfant a besoin d’un lift, on s’engage à aller le chercher sans questions ni commentaires désobligeants, peu importe son état physique ou l’heure;
  • garder sa consommation à portée de la main en tout temps. S’il craint que l’on y ait versé quelque chose, ne pas la boire et la jeter.

L’alcool et ses risques
L’ado doit comprendre que si le premier verre lui procure du plaisir, les suivants peuvent lui apporter des ennuis:
 

  • poser des gestes inappropriés qu’il regrettera (s’il arrive à s’en souvenir!);
  • agresser ou blesser des gens;
  • se faire violenter;
  • être malade ou tomber dans un coma éthylique;
  • avoir des relations sexuelles, parfois non protégées, lourdes de conséquences.

Merci au Dr Étienne Dubreuil, psychologue spécialisé en intervention auprès des enfants et des ados, 514 733-4959



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