Comme tout bon parent, la sexualité de vos ados vous préoccupe. L’une des grandes questions à laquelle vous serez confronté tôt ou tard: devrait-on permettre à nos jeunes d’avoir des relations sexuelles à la maison? Si oui, comment bien gérer et encadrer le tout?
Par Geneviève Gourdeau / Photo: Shutterstock
Imposer ses limites
Si vous acceptez que la blonde ou le chum de votre ado dorme à la maison, imposez vos limites et faites un essai pour une nuit. Ces limites seront fixées en fonction des autres membres de la famille et des règles de base de la maisonnée. «On doit pouvoir établir des règles claires, telles que les heures d’entrée et de sortie ainsi que les moments propices à l’intimité», expose la sexologue Julie Pelletier. Si après un ou deux essais, il y a des éléments qui ne vous conviennent pas, dites-le à votre adolescent sans tarder.
Confiance et respect
Il faut bien sûr laisser à l’ado son espace et son jardin secret. Si sa douce moitié est invitée à dormir à la maison, votre jeune doit comprendre la confiance qui lui est portée, mais il doit aussi agir pour conserver ce privilège. Ainsi, tout doit se faire dans le plus grand respect. «Il est avant tout impératif que les autres membres de la famille ne se sentent pas gênés par la situation. Les frères et soeurs – particulièrement s’ils sont plus jeunes – ne devraient pas être confrontés à ce type de situation», recommande Julie Pelletier.
Parler avec son ado!
Si votre ado est sexuellement actif au point où il souhaite inviter sa blonde ou son chum à dormir à la maison, profitez de l’occasion pour aborder certains sujets. Parlez-lui de l’importance de se respecter, de respecter l’autre et d’être à l’écoute, de l’obligation de se protéger, etc. Vous serez ensuite plus rassuré comme parent et pourrez prendre une décision plus éclairée. «Il vaut toujours mieux préserver la communication avec les ados, même si elle est sporadique ou peu fréquente. Ce canal permet d’agir, de consoler ou simplement d’être au courant de ce qui se passe dans la vie de notre enfant», explique la sexologue.
C’est VOTRE décision
Que votre réponse soit oui ou non, comme parents et comme couple, vous devez sonder vos valeurs et arriver à un consensus. Réfléchissez ensemble aux bonnes raisons d’accepter ou de refuser qu’un couple d’adolescents dorme et ait des relations sexuelles sous votre toit. «Selon ce que vous ressentez vraiment, prenez une décision et exposez-la clairement à votre ado», affirme Julie Pelletier. Et oui, comme parent, vous avez tout à fait le droit de dire non.
- Entre 15 et 16 ans. C’est l’âge moyen auquel les jeunes Québécois ont leur première relation sexuelle complète. Source: ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec
- 12% des garçons et 13% des filles ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avant l’âge de 14 ou 15 ans. Source: Statistique Canada
- Selon une étude du département de sexologie de l’UQAM portant sur la sexualité des jeunes Québécois et Canadiens, «la première relation sexuelle survient dans le cadre d’une relation amoureuse pour 83% des garçons et 85% des filles.» Source: La sexualité des jeunes Québécois et Canadiens: regard critique sur le concept d’«hypersexualisation», Martin Blais, Sarah Raymond, Hélène Manseau et Joanne Otis, département de sexologie, UQAM, Globe, 2009.
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