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Oui ou non: accoucher ailleurs qu’à l’hôpital
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Oui ou non: accoucher ailleurs qu’à l’hôpital

Texte: Annie Lavoie
Photo: Shutterstock

Nombre de futures mamans choisissent d’accoucher avec une sage-femme dans une maison de naissance ou même à domicile. Certaines diront que c’est un risque inutile, d’autres que ça se fait ainsi depuis le début des temps. Et vous?

OUI

Point de vue de l’expert
Alexandrine Agostini, porte-parole du Mouvement pour l’Autonomie dans la Maternité et pour l’Accouchement Naturel (Groupe MAMAN)

Celle qui a vécu un premier accouchement naturel à l’hôpital avec la méthode Hypno-vie a choisi de mettre son deuxième enfant au monde chez elle, entourée d’une équipe de sages-femmes. «Pour moi, c’est la différence entre vivre et subir», s’exclame Mme Agostini lorsqu’elle compare l’accouchement naturel hors d’un centre hospitalier et l’accouchement médicalisé. Aux femmes qui auraient peur de sortir des sentiers battus, elle dit ceci: «Quand on est maître de notre accouchement, que l’on est réellement soutenue et encouragée plutôt que prise en charge, on se découvre une force et des compétences insoupçonnées. De plus, les études démontrent que les taux de morbidité et de mortalité à la naissance ne sont pas plus élevés lors d’un accouchement hors de l’hôpital.» À son avis, les équipes médicales sont beaucoup trop interventionnistes: choix de la position de la parturiente, administration abusive de médication, multiplication de touchers vaginaux, utilisation systématique de monitorage foetal… «En plus d’entraîner certains risques, ces actes provoquent de l’ inconfort alors que nous avons besoin d’être tranquilles et rassurées. L’accouchement est un processus naturel et non une pathologie.» Selon elle, l’accouchement assisté par des sages-femmes hors d’un milieu médical permet d’humaniser cet acte et de faciliter l’allaitement et le contact avec le bébé. Pour conclure, elle souligne que selon l’Organisation Mondiale de la Santé (1996), «la sage-femme est la dispensatrice de soins de santé la plus appropriée pour les soins pendant une grossesse et un accouchement normaux, y compris pour l’évaluation des risques et la reconnaissance des complications».

NON

Point de vue de l’expert
Dre Diane Francoeur, vice-présidente de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC)

«Même s’il est légalement permis d’accoucher à la maison ou dans une maison de naissance sous la supervision d’une sage-femme, il est essentiel d’évaluer les risques avant de le faire», explique l’obstétricienne- gynécologue. Cette dernière indique qu’en cas de besoin, il peut être difficile de réanimer une mère ou un bébé sans équipe de soutien disponible dans les minutes suivant l’accouchement. «Il ne faut pas oublier que lorsque ça tourne mal, il y a deux personnes à traiter, et que les problèmes de la mère vont se répercuter automatiquement sur le bébé», rappelle la Dre Francoeur, ajoutant que le délai d’arrivée de l’ambulance et la distance à parcourir jusqu’à l’hôpital sont aussi à considérer. Elle tient aussi à souligner que l’absence de facteurs de risque n’exclut pas les complications surprises. «Les conséquences peuvent être graves. Pour la maman, un retard de prise en charge peut conduire à la transfusion ou à une chirurgie extensive, alors que pour le nouveau-né, il peut devenir rapidement dramatique étant donné que son cerveau ne peut supporter plus de 12 minutes sans oxygène.» Dre Francoeur tient à rappeler que de nos jours, il est possible d’accoucher à l’hôpital dans le respect de la famille avec le moins d’interventions médicales possible. «C’est d’ailleurs ce que la SOGC recommande et enseigne à tous les professionnels de la santé », conclut-elle.



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