La crainte de déléguer et la pression de rentabiliser nos rares semaines de congé peuvent être sources de stress à l’approche des vacances. Pourtant, ce changement de rythme est essentiel pour bénéficier d’un esprit sain dans un corps sain tout au long de l’année. Suivez les conseils de nos expertes pour vous assurer d’en tirer profit!
«Lorsque le corps est confronté à la surcharge de travail et à la tension au quotidien, les régions externes des glandes surrénales sécrètent des hormones de stress appelées ‘‘corticoïdes ». L’individu peut alors ressentir d’importants maux de tête, de l’anxiété, de l’irritabilité ou encore avoir des difficultés à communiquer. Certains développent même une dépendance à l’alcool ou à la drogue», explique Nathalie Parent, psychologue et auteure du livre La communication interpersonnelle au travail.
Ce qu’en dit la science
Une étude menée auprès d’étudiants a démontré que les vagues de pensées positives se présentent de façon cyclique et concordent avec les périodes de repos, telles les fins de semaine. Les pensées des étudiants étaient plus négatives lorsqu’ils regagnaient leur environnement de travail ou d’études.1
Les bienfaits
Selon la psychologue organisationnelle Éveline Marcil-Denault, décrocher du rythme de travail et des exigences que ce dernier impose permet de se reconnecter avec soi-même pour écouter les signaux de son corps, lesquels sont souvent oubliés dans le tourbillon du quotidien. «Lorsqu’on est contraint de se lever et de manger aux mêmes heures tous les jours et de travailler avec une équipe qui nous est imposée, on n’est plus en contact avec nous-même et on ne ressent plus bien la faim, la fatigue, le stress, etc. Pendant les vacances, on retrouve notre autonomie: on mange et on dort aux heures qui nous conviennent et on se rapproche des gens qui nous sont chers, un besoin fondamental chez l’humain.»
L’importance du temps libre
La peur de manquer quelque chose ou de ne pas rentabiliser ses vacances peut nous pousser à surcharger notre horaire. Nathalie Parent insiste pourtant sur l’importance de se laisser du temps libre: «Ces moments nous permettent de nous questionner sur nos réels besoins et sur ce que l’on aime. Il faut se garder du temps pour faire des siestes, des pauses, du jardinage, etc. D’ailleurs, les enfants n’ont pas besoin d’un horaire planifié ni d’une tonne de jeux, car ils sont créatifs!»
Planifier ou ne pas planifier?
Il peut être motivant et rassurant de planifier quelques activités à l’avance pour les vacances, mais ne faites pas l’erreur de les planifier au quart de tour. Attendez plutôt au premier jour pour définir vos besoins réels et prévoir votre horaire en conséquence. Voici les conseils d’Éveline Marcil-Denault pour adapter vos vacances selon vos besoins:
État d’esprit au jour 1 des vacances
Votre énergie physique est à plat
Ne vous laissez pas imposer de rythme. Soyez à l’écoute des signes que votre corps vous envoie et laissez-vous suffisamment de périodes de récupération pour réintroduire des habitudes saines.
Vous êtes démoralisé et démotivé
Amorcez une réflexion sur votre rapport à votre travail afin de prendre conscience de ce qui vous anime dans la vie et ainsi rectifier le tir, si nécessaire.
Vous êtes stressé, à cran, tendu ou inquiet
Déconditionnez votre corps de l’état de stress en respirant profondément et réfléchissez à vos problèmes pour engendrer des micro-réaménagements dans votre vie.
Vous êtes énergique et enthousiaste
Profitez de vos vacances pour vous ressourcer, sortir des sentiers battus et briser la routine.
Comment prolonger les bienfaits des vacances?
Les conseils d’Éveline Marcil-Denault pour réintégrer le travail en douceur:
1. Maintenez le rythme naturel, la saine lenteur que vous avez acquise pendant les vacances
2. Conservez le recul et les résolutions que vous avez pris par rapport au travail
3. Ajoutez à votre quotidien les ingrédients qui ont fait le succès de vos vacances (cinéma, soupers entre amis, lecture, etc.)
(1) «Affect across the year: how perfectionism influences the pattern of university students’ affect across the calendar year», Journal of Social and Clinical Psychology, 2014.
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